Cadre et Objectifs de l’intervention
Cadre et Objectifs de l’intervention
Une activité industrielle de plus d’un siècle
La société « Usine LAMBIOTTE » exploita, pendant plus d’un siècle, à Prémery, un établissement industriel dont les activités principales étaient la fabrication de charbon de bois et l’extraction de composés chimiques (acide acétique, arômes alimentaires, produits chimiques de laboratoire…).
Fondée en 1886, par trois frères (Ludolphe, Auguste et Georges Lambiotte), cette entreprise est mise en redressement judiciaire le 26 septembre 2002, avant que la liquidation judiciaire ne soit prononcée quelques jours plus tard, le 23 octobre 2002.
Un morcellement du site
Une partie du site est alors rachetée par une société spécialisée dans la récupération de matière non métallique recyclable et une autre partie par la communauté de commune « Entre Nièvre et Forêt » pour en faire une zone d’activité.
Mais le cœur du site (appelé aujourd’hui « site Lambiotte ») reste sans repreneur, avec de nombreux déchets dangereux (une estimation de 1760 tonnes de déchets est faite), stockés de manières plus ou moins précaires.
Le 23 décembre 2003, le tribunal de commerce de Nevers prononce la clôture pour insuffisance d’actif. Dans son jugement, le tribunal indique notamment que « la procédure de liquidation judiciaire n’a ni les moyens, ni la faculté de supporter le coût de la sécurisation ou de la remise en état du site, ou de la simple exécution des différents arrêtés de consignation qui ont pu être pris par le préfet de la Nièvre ».
Vers une intervention de l’État
La mise en sécurité s’avère, au vu des produits encore sur site, de la présence à proximité d’habitation, de la Nièvre et de captages d’eau potable, pourtant indispensable. Il ne reste plus qu’à l’État d’intervenir. La procédure dite de « mise en sécurité des sites à responsable défaillant » lui permet de le faire.
Ainsi, un premier arrêté préfectoral est pris le 18 décembre 2003 pour missionner l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) pour évacuer en urgence impérieuse les déchets facilement inflammables encore présents sur le site.
Mais la mise en sécurité ne s’arrête pas là, il faut traiter les eaux de ruissellement qui charrient la pollution du site et l’entraînent vers la Nièvre, évacuer les autres déchets, limiter les intrusions en clôturant le site, surveiller les eaux souterraines et les eaux superficielles afin de voir quels sont les impacts sur ces milieux pour décider des mesures à prendre…
La tâche est colossale et les budgets nécessaires tout aussi importants. La nature et la quantité de déchets en présence n’est pas complètement connue, les bâtiments se dégradent vite et compliquent les interventions.
Une priorisation des interventions est à faire. C’est dans cette logique que l’État missionne, par arrêtés préfectoraux successifs, l’ADEME depuis 2003 dans l’objectif de mettre le site, petit à petit, en sécurité.